L’Honorable Alexis Mutanda Ngoy-Muana plaide pour une classe politique de la République Démocratique du Congo résolument et consciencieusement engagée à travailler pour l’intérêt général de la Nation congolaise tout entière. L’ancien Secrétaire Général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS)/Tshisekedi s’est ainsi exprimé le samedi, 27 janvier, à son bureau à Gombe, une commune de la ville de Kinshasa, lors d’un face-à-face avec la presse venue solliciter sa réaction sur le discours d’investiture prononcé le 20 janvier 2024 par le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, après sa réélection pour un deuxième mandat à la tête du pays.
« Le Président doit créer une société de confiance où le peuple congolais, qui est indépendant et qui a vu le pays accéder à l’indépendance politique depuis 1960, est en train de tourner en rond car, il (ce peuple) ne voit pas l’intérêt général pouvant lui permettre d’aller de l’avant, d’atteindre le niveau de développement qui lui convient. La RDC a beaucoup de ressources et des moyens. Mais, le pays manque de leaders, c’est-à-dire il n’y a pas de mauvaises troupes, il n’y a que de mauvais chefs. Que l’on soit de l’opposition ou de la majorité, l’intérêt général doit primer sur des intérêts particuliers », a déclaré Alexis Mutanda Ngoy-Muana.
Et d’ajouter : « Lorsque nous chantons notre hymne national, nous disons « Debout Congolais… par le labeur, nous allons construire un pays plus beau qu’avant ». Il s’agit de tous les Congolais, sans tenir compte de l’appartenance politique… Notre dénominateur commun, c’est le souci que nous avons pour construire un Congo plus beau qu’avant.
Parlant de l’opposition, l’honorable Alexis Mutanda estime que cette opposition peut jouer son rôle si elle le fait de manière correcte, sans entraver la marche du pays vers l’avant.
Une « cérémonie grandiose »
Alexis Mutanda a, d’entrée de jeu, donné ses impressions sur la cérémonie de prestation de serment du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, organisée au stade omnisports des Martyrs de la Pentecôte.
« C’était une cérémonie grandiose. Nous étions tout à fait satisfaits. D’abord, en tant que citoyens de ce pays. En tant que Congolais, lorsque notre pays se trouve à l’honneur, nous sentons toute la fierté d’appartenir à ce pays. Mes impressions étaient excellentes, parce qu’à voir tant de Chefs d’États des pays africains, des pays du monde et de représentants des Gouvernements et autres nous faire l’honneur de venir participer à cette prestation de serment du Président de la République, c’est un honneur pour nous, même une occasion de la fierté, parce que cette fierté nationale, on en a besoin pour survivre. Lorsque les citoyens d’un pays commencent à devenir fiers de la marche de leur pays, je crois que c’est un bon départ pour la survie et l’avenir de ce pays », a poursuivi l’ancien Secrétaire Général de l’UDPS/Tshisekedi.
L’ancien Secrétaire Général de l’UDPS/Tshisekedi a aussi retenu qu’en sa qualité d’homme politique et de premier responsable du pays, le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a parlé des points essentiels, sans donner les détails de son programme d’action pour les 5 années à venir.
« Pour faire un programme du Gouvernement, il faut d’abord faire l’analyse de la situation actuelle et des problèmes que nous rencontrons. Et sur base du programme d’action, voir de quelle manière le Président va rencontrer les préoccupations et les soucis de son peuple. C’est pour cette raison que, lorsqu’on analyse ce programme de très près, je vois que le Président est dans la droite ligne des valeurs défendues par l’UDPS, parce que, dans la conception, dans le programme et les objectifs de l’UDPS, ces préoccupations sont scindées en trois parties, à mon avis, et se lisent dans la dénomination même du parti, Union pour la démocratie et le progrès social. On voit dans cette dénomination, les trois programmes que le parti s’était assignés », a expliqué le député national honoraire.
Les 3 programmes de l’UDPS/Tshisekedi
L’honorable Mutanda a expliqué le programme de l’Union par « les efforts que le parti a faits pendant plus de 40 ans pour unir les Congolais dans une même pensée, dans une même démarche ». C’est dans cette optique que « l’UDPS est implantée aujourd’hui à travers tout le pays (RDC), y compris dans les territoires, c’est-à-dire dans les villages. À l’extérieur du pays, c’est-à-dire la diaspora congolaise, il y a le même effort qui a été déployé pour que tous les Congolais puissent vivre la réalité de cette union ».
« Raison pour laquelle l’UDPS est implantée dans tous les pays, que ça soit en Afrique (Afrique du Sud), en Europe (Belgique, France, Allemagne…), en Amérique (Canada, USA…). En ce qui concerne cette première partie du programme du parti, l’union a été réalisée avec brio… Après avoir lutté contre les régimes Mobutu, Kabila… on voit bien que notre parti a réalisé au moins quatre étapes des élections populaires. On a eu des élections en 2006, en 2011, 2018 et 2023. Ce qui démontre que la 2ème étape de la lutte de l’UDPS, c’est-à-dire la démocratisation, est en cours de réalisation. La troisième partie, c’est le progrès social. Ce que le Président a tenu comme discours le 20 décembre 2023, c’est l’entrée de ce peuple dans la Terre promise, c’est-à-dire le bien-être social de la population », a renchéri Alexis Mutanda. Selon ce leader politique, les préoccupations exprimées dans le discours du Chef de l’État autour des problèmes de la sécurité ont trait aux exactions que le peuple congolais a endurées pendant les 20 dernières années.
« D’ailleurs, on parle de plus de 12 millions de morts dans l’Est du pays, sans compter d’autres provinces, par exemple, l’insécurité qui a régné dans le Kasaï, avec le phénomène Kamuina Nsapu ; dans le Kwamouth, etc. Dans l’économie, il y a les problèmes du chômage, de la monnaie, de l’enseignement, du social, des finances… de telle manière que la préoccupation du Président, c’est le bien-être de la population », a encore expliqué l’Honorable Alexis Mutanda.
Les limites des « kabilistes »
Parlant de la détermination du Président de la République à « corriger les erreurs ayant marqué son premier mandat », l’Honorable Alexis Mutanda a indiqué que cette ferme volonté signifie que « toute œuvre humaine, bien qu’elle soit brillante, est perfectible ».
« Ça veut dire, pendant son premier mandat, on sait comment les choses se sont passées. Lorsqu’il est arrivé au pouvoir, presque toute la classe politique était kabiliste. Pour renouveler cette classe politique, il a dû créer l’Union sacrée pour réaliser son programme d’action avec des personnes qu’il a trouvées sur place. Pour lutter contre l’insécurité, le Président a dû s’attaquer au problème de l’Armée avec un engagement total. Raison pour laquelle, aujourd’hui, avec une Armée qui était infiltrée, on a une armée qui commence à assumer son rôle d’assurer la sécurité du pays et des frontières nationales », s’est réjoui Alexis Mutanda.
Le PDL-145 T, une initiative très louable
Il a également démontré que la politique n’est pas le seul emploi pour lequel il faut avoir des ambitions. Un Gouvernement qui se respecte crée des emplois avec des projets de construction et agricoles, ainsi que dans les sociétés d’Etat, comme la SNEL, la REGIDESO, la GECAMINES… dont la plupart sont en train de végéter aujourd’hui, sans oublier le secteur privé, comme les investisseurs étrangers.
Le député national honoraire est convaincu que si l’on arrive à réhabiliter ces sociétés, elles vont servir de premier employeur. Il a salué le projet de Programme du développement local des 145 territoires (PDL-145 T) qui, pendant les 5 dernières années, a contribué à la réalisation des hôpitaux, des écoles, aéroports, des tronçons de routes…, insistant sur le fait qu’il faut que le Président de la République ait des collaborateurs fiables.
Alexis Mutanda a démontré qu’il n’est pas facile de « déterminer, en ordre, les priorités du deuxième mandat du Président de la République car, la sécurité constitue un problème de première priorité. Il en est de même de l’enseignement, de l’emploi… Il affirme qu’il faut y aller d’une manière systématique et voir ces priorités par rapport aux moyens disponibles qui peuvent permettre d’attaquer les problèmes de la même manière ».
Une initiative inopportune
Et de conclure : « Il y a eu beaucoup de commentaires sur l’initiative du président Kamerhe consistant à créer une sous-plateforme politique au sein de la majorité. C’est une initiative à examiner de très près et voir le fin fond des intentions de ceux qui ont pris cette initiative, pour savoir exactement ce qu’ils visent. La plupart des commentaires que j’ai entendus de gauche à droite sont très négatifs. Pour le moment, il faut que ceux qui se disent de la majorité puissent d’abord aller ensemble dans la réalisation des programmes que le Président est en train d’élaborer. Mais, dès le départ, c’est ça qui provoque des suspicions. C’est inopportun ».