Le PDG du Groupe de presse La Tempête des Tropiques, CNTV et Trinitas FM, et Secrétaire général honoraire de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Alexis Mutanda Ngoy Muana, a scruté le speech du Président de la République sur l’état de la Nation, prononcé lundi 13 décembre courant, devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès.
Dans ses habitudes, l’ingénieur civil évite de réagir à chaud face à une situation, raison pour laquelle il s’est réservé un temps pour lire et relire l’adresse du Garant de la Nation et du bon fonctionnement des institutions, discours qu’il qualifie de « bonne qualité au contenu clair, sur tous les plans ».
Dans une interview accordée à la presse mercredi 15 décembre 2021, Alexis Mutanda a salué un discours « qui a pratiquement ramassé les sujets qui préoccupent les Congolais ». La situation dans la partie orientale du pays, l’économie, le social, l’organisation des élections et autres sujets d’actualité.
Quant à la question de la presse qui insistait sur le fait que le Président de la République était chaque fois interrompu par l’auditoire concernant le mauvais rendement de certains « Warriors » (entendez, membres du gouvernement Sama Lukonde), faut-il penser à un remaniement ?
Pour l’Honorable Alexis Mutanda, tous les ministres du gouvernement ont chacun un passé. Leurs dossiers ont été bien examinés sur leur formation, l’expérience et l’expertise, avant qu’on ne décide de leur confier des responsabilités. Il y a eu un jugement de valeur sur eux.
A l’heure actuelle, pense Alexis Mutanda, « on peut avoir la personne la plus compétente dans un domaine bien déterminé, mais son fonctionnement dépend en grande partie de problèmes qu’il rencontre ». Pour lui, « tout ne dépend pas du ministre en question.
Il faut examiner soigneusement si les moyens mis à sa disposition répondent à tous ses besoins. La compétence elle-même ne suffit pas. Elle s’accompagne toujours de moyens mis à la disposition du ministre, compétent soit-il ».
Et de poursuivre, « mais si le Président de la République arrive à la nécessité de remanier le gouvernement, ce qu’il estime que le remaniement est indispensable parce que c’est lui le seul juge qui a tous les éléments en sa possession ».
Aux grands maux, de grands remèdes
Répondant à la question relative à la présence des troupes ougandaises venues mutualiser les forces avec les FARDC pour traquer les Adf, tel qu’évoqué par le Président de la République dans son allocution, le Secrétaire général honoraire de l’UDPS a salué une « décision courageuse » devant la situation catastrophique dans l’est du pays. « Aux grands maux, de grands remèdes », a-t-il dit.
Alexis Mutanda estime qu’il n’est pas mauvais de recourir aux solutions exceptionnelles en temps exceptionnel. « Ces rebelles ougandais devraient mener la rébellion chez eux et non sur le sol congolais ». ADF, a-t-il renchéri, est un mouvement proche des islamistes et de Boko-Haram.
Ils égorgent et tuent des populations sans distinction. D’où, il fallait mutualiser avec une autre force extérieure pour faire échec à ce mouvement qui a semé la terreur depuis plus de 20 ans. A entendre Alexis Mutanda, c’est bien d’associer la MONUSCO dans cette expérience, ensemble avec les Ougandais et les Congolais, pour mettre hors d’état de nuire ces agresseurs aux rangs desquels on trouve, malheureusement, nos enfants congolais.
Surveiller de plus près les troupes étrangères
Très préoccupé par les questions d’instabilité dans la partie orientale de la RD Congo, Alexis Mutanda exhorte l’armée congolaise à être vigilante et surveiller l’armée ougandaise de plus près. Pour lui, « il faut lui imposer certaines limites, bien que ce ne soit pas facile de définir la durée des opérations ». L’armée congolaise, a-t-il insisté, travaille pour les intérêts de la République démocratique du Congo.
Il a fait savoir que « les deux armées sont parallèles bien qu’étant sur la ligne de front ». C’est ici qu’il faut manifester un véritable leadership de la part de l’armée congolaise et être discipliné, étant donné que les troupes ougandaises ne sont pas des enfants de chœur ou des chiens à qui on doit dire d’aboyer ou de ne pas aboyer, pense-t-il.
En ce qui concerne la question liée à l’organisation des élections dans le délai constitutionnel, Alexis Mutanda se demande « pourquoi les gens doutent de la volonté manifeste du Président de la République d’aller aux élections ? ».
Néanmoins, il n’a pas manqué de déplorer le temps passé au niveau de la plateforme « Confessions religieuses » dans la désignation du nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) devant succéder à Corneille Nangaa.
Selon Alexis MUTANDA, « les opposants ne doivent pas demander quelque chose et son contraire à la fois. Ils exigent que les élections soient organisées dans le délai constitutionnel, et pourtant, ils trainent les pieds pour désigner leurs membres pouvant rejoindre le bureau définitif de la Ceni ».
Par LM