Pour Alexis Mutanda, SG honoraire de l’UDPS et candidat à la députation nationale dans la circonscription de Lukunga, la démarche amorcée à Genève pour choisir un candidat commun de l’Opposition était biaisée dès le départ. Aussi pointe-t-il du doigt les manipulateurs.
Depuis une semaine, l’opposition politique congolaise vit une nouvelle crise causée par le retrait des signatures de certains leaders de l’opposition à l’accord de Genève.
Cette crise qui était prévisible d’ailleurs et qui risque de plonger le pays dans un chaos organisé n’a pas laissé indifférent le Secrétaire Général honoraire de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social(UDPS) Alexis Mutanda. Celui-ci vient de à donner son point de vue, tout en proposant des solutions pour sauver ce qui reste à sauver.
Une crise prévisible
S’entretenant avec différents médias de la capitale, le vendredi 16 novembre, le député Alexis Mutanda a indiqué que cette crise était prévisible, dans la mesure où il n’existe aucun pays au monde où les politiciens de l’opposition se réunissent à quelques mois des échéances électorales pour se choisir un candidat commun.
Dans un pays organisé, cette expérience, qu’il qualifie « d’unique dans l’histoire », ne peut pas se faire. Sachant très bien que chaque parti est créé selon une certaine base politique notamment :
Son plan d’action, son plan de gouvernement, son histoire et sa structure. Et cette formation ou ce regroupement politique ne peut être assimilable à un autre parti politique.
S’appuyant sur ces éléments, déjà au départ , l’homme ne voyait pas comment la rencontre de Genève pouvait aboutir à quelque chose de bon, car ce regroupement politique est composé de personnes évoluant dans des formations politiques différentes, sans dénominateur commun.
L’UDPS : un parti créé en 1982, au moment où la dictature de Mobutu était au top.
Le candidat député national pour le compte de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social(UDPS) a précisé que son cher parti a été créé en 1982, au moment où la dictature du Maréchal Mobutu était au sommet.
Comment un parti qui a connu tous les déboires pendant plus de 36 ans doit aujourd’hui s’aligner derrière d’autres formations politiques qui ont aussi « leur histoire et leur manière de voir l’avenir du pays pour sortir un candidat commun ? », s’est exclamé Alexis Mutanda, en cherchant à savoir s’il existe un cas pareil, même dans les pays qui nous ont « appris la démocratie ».
Un départ erroné et biaisé
Se disant non surpris, Alexis Mutanda a fait savoir que le départ pour cette démarche étant déjà biaisée. Selon lui, la suite qui est arrivée à Genève est une logique des choses.
Pour ne pas parler de manipulation, le SG honoraire de l’UDPS soutient qu’il y a à boire et à manger dans cette histoire de Genève, où on s’est parfois retrouvé noyé sans se rendre compte.
Pour des électeurs sans maturité, sans discernement et manipulables, a-t-il poursuivi, cette histoire risque de prendre d’autres allures très inquiétantes et même tribales, comme on le constate déjà à travers certaines rues de Kinshasa, où l’amalgame s’installe.
Pour Alexis Mutanda, le problème ne concerne plus des individus, mais plutôt des provinces (Bandundu, Kasaï ou baluba et baswahili). Pour le candidat de Lukunga, c’est une crise planifiée et organisée pour nous emmener à un point où nous nous trouvons complètement trempés dans la boue.
« Aujourd’hui tout le monde parle de signatures et de leur retrait et personne ne veut nous dire qui étaient les manipulateurs et tous ce qui est derrière »,s’est-il exclamé.
Ce qu’il faut faire pour le temps qui nous reste
En bon père de famille, le Secrétaire honoraire de l’UDPS, Alexis Mutanda a indiqué que depuis un certain temps, il y a du suspens dans ce processus électoral, d’abord concernant la machine à voter, qui ne fait d’ailleurs pas l’unanimité de toute la classe politique congolaise, le ficher électoral complètement corrompu qui, sur 40.000.000 de personnes inscrites, compte 10.000.000 de personnes non identifiables.
« Les gens de l’opposition n’ont jamais cessé de crier pour ce problème qui nous met encore devant un fait accompli. Autrement dit, le pouvoir en place vous met dans un dilemme, vous avancez et vous retrouvés complètement noyés ».
Devant tout ceci, les opposants congolais sont invités à mobiliser leurs troupes, à mettre toutes ces irrégularités au grand jour et déjouer le jeu de ces ennemis du peuple.
Ils doivent montrer à ces masses populaires le candidat aligné par la Majorité ou le FCC, juger le bilan de cette plate-forme qui est au pouvoir et qui gère le pays depuis l’année 2006 à aujourd’hui.
Devant un tel bilan largement négatif, le peuple congolais est appelé à jouer son rôle de souverain primaire, pour ne qu’on ne continue plus à se moquer de lui. Et pour cela, les Congolais doivent aller voter en toute conscience.
Unikin : des morts de trop !
Concernant les incidents survenus encore à l’Université de Kinshasa et qui ont coûté la vie à deux étudiants, victimes de la répression brutale des manifestations des étudiants qui réclamaient la fin de la grève des professeurs, Alexis Mutanda n’a pas hésité à dire que la jeunesse congolaise est encore la plus grande victime du régime.
A côté de ces jeunes déjà victimes du niveau de l’enseignement secondaire et supérieur en baisse, il y a aussi les professeurs qui revendiquent leurs droits, parce qu’ils doivent être mis dans les meilleures conditions de travail.
Pour Alexis Mutanda, les autorités doivent trouver des solutions requises et sans verser le sang. Compatissant avec les familles des victimes, le SG honoraire de l’UDPS et candidat député national à Lukunga condamne ces pertes en vies humaines et invite le Gouvernement à se remettre en question.
Par Thony Kambila