Ingénieur civil de formation qui a fait ses preuves sur le pharaonique projet de courant continu haute tension Inga – Shaba, il a aussi une casquette d’homme d’Affaires et d’acteur politique
Le Directeur Général du Groupe des presses la Tempête des tropiques, Canal Télévision et Trinitas FM, l’ingénieur civil Alexis Mutanda Ngoy Muana s’est prêté aux questions de la presse, hier mercredi 6 mars, et il a, à cette occasion, levé le voile sur son parcours élogieux.
Il a commencé par parler de ses études depuis le cycle primaire chez les Frères de la Charité de Lusambo, cycle qu’il a terminé en 1955. Il a ensuite passé 7 ans au petit séminaire de Kabwe, où il a fait des humanités gréco-latines. L’Université Lovanium l’a ensuite accueilli en 1962, où il fit de brillantes études polytechniques.
En 1969, ses études d’ingénieur civil électricien achevées, l’homme a entrepris des démarches auprès de la Société Nationale d’Électricité (SNEL) en gestation, car gérée à l’époque au niveau du cabinet du Président de la République. Ainsi, il sera mis à la disposition de la Sicai, un bureau d’études qui étudiait spécialement le site d’Inga.
Dédié à la SNEL
Une année plus tard, il suivit une série de formations qui le mènent en Italie et en France. Rentré en RDC, il devient chef des réseaux de Kinshasa de la SNEL, connecté à la centrale d’Inga I, qui venait de rentrer en service. Se trouvant au dispatching central, il eut à gérer les centrales d’Inga et Zongo.
Deux ans après, le projet Inga-Shaba venant de voir le jour, l’ingénieur Alexis Mutanda séjournera durant trois ans, comme ingénieur résident, aux USA, à San Francisco, pour suivre le projet, car les Américains qui ont remporté le marché avaient leur siège dans cette ville.
La ligne Inga-Shaba (1700 kms la plus longue du monde en courant continu) avait coûté à l’époque 600 millions de dollars, sans compter les intérêts. Âgé à peine de 32, 33 ans, il officie comme directeur de ce projet. Rentré au Zaïre, suit la finalisation du projet.
Ce travail logistique considérable, nécessitait la présence de quelques 200 Américains, avec des hélicoptères, des camions, bateaux. En 1983, à l’achèvement de la ligne, il est nommé directeur du système Inga-Shaba. Ayant quitté cette entreprise en 1986, il se lance dans l’entreprenariat privé.
Homme d’affaires
Depuis, il travaille comme promoteur immobilier et propriétaire d’un puissant groupe de presse. En 1987, très actif avec le Lion’s Club International, il s’intéresse aussi à la politique, cherche à voir comment le pays tournait, comment les Congolais vivaient (la misère que nous connaissons d’aujourd’hui date déjà de cette époque-là).
C’est à l’époque, sous le régime absolutiste de Mobutu, qu’il adhère officiellement à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Sa contribution au début est d’aider ce parti à atteindre le plus de gens possible, à intérioriser la vision du parti. C’est ainsi qu’il pensa à mettre en place d’abord le journal La Tempête des Tropiques. Cette publication fera des échos durant la Conférence Nationale Souveraine.
Au service de l’UDPS
Pour la première fois, il y avait la presse nationale qui critiquait les actions du président ou du gouvernement. C’était une manière de contribuer à la lutte des fondateurs de l’UDPS, orientée vers le changement. Déjà présent dans la presse écrite, il décide de mettre pied dans l’audiovisuel en ouvrant en 2006 CNTV. C’était la période des premières élections avec monsieur Kabila, après le dialogue inter congolais d’Afrique du Sud. Quelque temps plus tard, est venue la radio Trinitas FM. Ces médias ont reçu des distinctions à trois reprises, respectivement à Madrid, Genève et à Londres.
Au sein du district 409(comprenant la RDC, le Rwanda et le Burundi) Lion’s Club International, Alexis Mutanda a gravi tous les échelons de cette organisation philanthropique, d’abord dans son club Kin-Malebo, il passe président de zone, de région, puis lieutenant-gouverneur et en 1995-1996 gouverneur.
Au sein de l’UDPS, il devient en 1997 Secrétaire national aux relations extérieures, fonction qui le mènera aux quatre coins du monde. Travaillant à l’implantation du parti à l’extérieur du pays pendant onze ans. Le parti est très bien implanté dans les 26 provinces du pays ainsi qu’à l’extérieur du pays, dans des pays comme l’Afrique du Sud, l’Allemagne, la Belgique, la Suisse, la Suède, le Canada ou encore les USA.
Le leadership, un souci permanent
En 2011, Il était Secrétaire général alors que le parti participait pour la première fois aux élections (en 2006 l’UDPS s’était retiré du processus). Le président Étienne Tshisekedi l’avait alors désigné comme président de la commission électorale indépendante du parti. Alexis Mutanda s’était ainsi occupé de la sélection des 500 candidats de cette formation politique aux élections législatives, tandis que le président Étienne Tshisekedi était lui-même candidat à la présidentielle.
Même si le président Tshisekedi n’avait pas eu « l’impérium », bien qu’ayant remporté haut la main ce scrutin, l’UDPS avait pu faire élire 43 députés à l’Assemblée nationale en 2016. Quant à Alexis Mutanda, il fut élu largement député de Mbuji-Mayi.
Avec l’émiettement de l’électorat suite à la création des nouvelles provinces, l’homme décida de se présenter en 2018 à Lukunga, où il habite depuis des dizaines d’années. Ne voulant pas s’étendre sur le sujet, il a tout de même expliqué que des recours ont été introduits.
Alexis Mutanda a achevé son intervention en parlant du livre qu’il a écrit intitulé « Le Congo en quête d’un leadership politique de changement par des élections libres et transparentes », ouvrage dans lequel il donne quelques recettes pour qu’un leader puisse mener à bien sa vision.
Par JML