Le secrétaire général honoraire de l’UDPS pointe du doigt le manque de leadership
Par Yves Mitondo
Désespoir, déception, telles sont les sentiments qui assaillent l’ingénieur Alexis Mutanda Ngoy-Muana, Président Directeur Général du Groupe de presse la Tempête des Tropiques-Canal Numérique Télévision-Trinitas FM , président de l’Association des Amis d’Alexis Mutanda (ADAM), et Secrétaire général honoraire de l’ Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), à la vue de l’image que renvoie la ville de Kinshasa, avec les inondations et l’insalubrité qui y perdurent.
L’ingénieur Alexis Mutanda s’exprimait ainsi hier mercredi 6 janvier depuis ses bureaux du 5ème niveau de l’immeuble Paradiso, boulevard du 30 juin, à l’occasion d’une interview accordée à un panel de journalistes.
Concernant les inondations à Kinshasa, il a rappelé que la ville est en pleine saison des pluies, avec des intempéries violentes et qui durent. Avec un drame pour les personnes habitant dans des zones inondables ou près des érosions, avec le risque de voir leurs maisons emportées suite aux pluies ou basculer dans les accidents de terrain.
Bilan mitigé de l’opération « Kin-Bopeto »
Le SG honoraire de l’UDPS a parlé de l’espoir suscité par l’opération « Kin-Bopeto », initiée par le gouverneur de la ville-province Kinshasa, au regard de la situation calamiteuse dans laquelle vivent les Kinois. Malheureusement, constate Alexis Mutanda, ce programme, mis en route depuis bientôt une année, semble toujours être en début d’exécution.
Dans l’esprit d’Alexis Mutanda, il s’agit d’un problème tellement vaste, avec un volet inondations, un autre d’immondices, un autre de salubrité, ou encore celui des voies de communications, avec des routes devenues quasiment impraticables, nécessitant des moyens énormes pour le résoudre, à l’image de la dimension de la ville de Kinshasa, qui est devenue tentaculaire, suite notamment à un exode rural massif. L’homme s’est d’ailleurs interrogé si on avait les chiffres exacts de la population de la capitale rd congolaise.
Il a, à ce sujet, rappelé la complexité de la réponse à apporter pour assainir la ville, étant donné par ailleurs qui la mégalopole comprend 24 communes, avec chacune à leur tête des bourgmestres, assistés de leurs collaborateurs, sensés agir en tant compte des spécificités propres de ces entités territoriales. L’intervenant a aussi relevé le problème des finances, ce programme requérant des moyens conséquents.
Vision et planification
Selon lui, il faut revenir à un leadership, avec dans le chef des responsables, une vision de ce que la ville devrait être, avec une planification pour arriver aux objectifs fixés.
Lesquels le sont sur base d’un budget. Il faut aussi penser aux personnes impliquées dans le programme, du sommet à la base, au niveau de l’hôtel de ville jusqu’aux communes et aux quartiers. Cela demande notamment une délégation des pouvoirs. Alexis Mutanda Ngoy-Muana a insisté sur la motivation de toutes ces personnes, les gens mal motivés ayant du mal à accomplir la tâche leur confiée.
Il a d’ailleurs fait part de sa déception de voir, lorsqu’il passe sur le boulevard du 30 juin, des balayeurs travailler avec leurs petits balais pour rassembler le sable ou la boue qui au premier coup de vent ou de la première pluie s’éparpille ou coule de nouveau dans le caniveau. Il s’agit pour lui d’organiser un service de véhicules pour évacuer ces immondices.
Concernant les quelques 200 véhicules initialement prévus pour aider dans l’accomplissement de « Kin-Bopeto », il a relevé que ces engins allaient poser le problème de leur chauffeurs, des endroits où les garer, des pièces de rechange pour permettre leur bon fonctionnement etc…
Pour lui, chaque effort effectué crée d’autres problèmes. A voir les résultats de « Kin-Bopeto », l’ingénieur s’est interrogé à haute voix si l’on avait réfléchi à la complexité de ce programme avant de le laisser à grand renfort de slogans et de chants.
Pauvres dans un pays riche
Le PDG du groupe de presse La Tempête des Tropiques-CNTV-Trinitas FM a développé son argument sur le leadership, expliquant que dans une famille, à la tête d’une équipe de football ou encore d’une entreprise, il fallait une direction claire pour atteindre la réussite.
A la question de savoir si le leadership est inné ou acquis, l’homme a répondu que certaines personnes naissent avec cette capacité de diriger les autres. Mais d’autres peuvent apprendre les principes pour être un leader.
Plus généralement, pour la situation du pays découle d’un manque de leadership depuis l’accession de la RD Congo à l’indépendance, il y a plus de 60 ans. Il ne parvient pas à s’expliquer comment un pays recélant de telles richesses voit sa population vivre dans la pauvreté.
L’espoir pour 2021
L’intervenant a également rappelé que l’année passée le monde a été impacté par beaucoup de choses, notamment la pandémie Covid -19 qui a secoué pratiquement toute la société congolaise. Et maintenant que l’on entre dans une nouvelle année 2021, l’espoir de beaucoup est de voir que les choses changent, surtout qu’un grand nombre de Congolais ont toujours une très haute idée de la ville, Kinshasa étant la capitale du pays.
Alexis Mutanda a profité de l’occasion pour présenter ses meilleurs voeux à tous ses collaborateurs, que ce soient les journalistes ou encore les techniciens.