Le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI), Denis kadima kazadi a présenté, la semaine dernière, les grandes lignes du calendrier devant notamment les acteurs politiques, les parties prenantes au processus électoral et la presse. Certaines voix se sont levées pour qualifier d’irréaliste ce calendrier à cause de l’absence du nettoyage du fichier électoral.
Ce calendrier est jugé réaliste par le député honoraire Alexis Mutanda, qui pense aussi que toutes les questions liées à ce processus électoral soient vite résolues pour la bonne tenue de ces élections. L’homme s’est exprimé ainsi lors d’une interview accordée dans son cabinet de travail aux différents médias de la place.
Parmi les grandes dates de ce chronogramme, on note entre autres, qu’à partir du 24 décembre 2022 débute l’opération d’identification et enrôlement des électeurs. Cette opération se fera progressivement dans différentes provinces et aires opérationnelles en RDC et à l’étranger. La convocation de l’électorat pour la députation nationale est fixée au 25 juin 2023.
L’élection du président de la République, des députés nationaux et provinciaux ainsi que des conseillers communaux est prévue le 20 décembre 2023. Denis Kadima a rappelé les contraintes au déroulement du processus électoral déjà présentées dans la feuille de route, qu’elle avait publiée en février 2022
Plusieurs autres questions abordées ont trouvé des réponses exactes, notamment l’insécurité dans l’Est de la République causée par les terroristes du M23, les pourparlers de Nairobi III, ainsi que les propos tenus par le président rwandais Paul Kagame contre le Président de la RD Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Tenir compte d’autres réalités
Concernant la publication du calendrier électoral pour laquelle certaines voix pour dire que ce dernier n’est pas réaliste parce que nulle part, on n’a mentionné le nettoyage du fichier électoral, l’ancien secrétaire de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social(UDPS) Alexis Mutanda pense que d’une manière générale, on devait être content de l’avancement de ce calendrier électoral, parce que toute œuvre humaine ne peut pas être parfaite car il y a toujours des choses qu’il faut revoir.
Se référant au document publié par la CENI intitulée : Processus électoral 2021-2027. En parcourant ce document, on voit très bien qu’effectivement le processus a commencé bien avant et que même si les élections de 2023 ont lieu, mais le processus ne se termine pas parce qu’il y a toujours des ajustements à faire ou des problèmes à résoudre liés au processus électoral.
Dans ce document, a-t-il dit, cette institution d’appui à la démocratie a mentionné l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs. Et lorsqu’on identifie les électeurs automatiquement on crée un nouveau fichier électoral. Pour lui, à partir du moment où les électeurs sont d’abord identifiés et enrôlés, on fait le nettoyage du fichier électoral pour créer automatiquement le nouveau fichier électoral.
En ce qui est de 10 premières aires opérationnelles(Kinshasa, Kongo central, Kwango, Kwilu, Maï-ndombe, Equateur, Mongala, Sud et Nord-Ubangi et Tshuapa), dont 30 jours suffisent pour chaque aire pour l’identification et l’enrôlement des électeurs, le député honoraire Alexis Mutanda pense que cela et suffisant et croit en la Centrale électorale , qui a fixé ce délais. « La Commission Electorale Nationale Indépendante a déjà organisé trois cycles électoraux et ça c’est le quatrième. Plus elle organise, plus elle améliore et nous croyons qu’en fixant ce délais elle a déjà beaucoup d’expériences pour aller jusqu’au bout en tenant n’est-ce pas compte de tout ce qui peut se présenter comme imprévu »
Une insécurité qui existe depuis 20 ans
Malgré la publication du calendrier électoral, à l’Est de la République les populations sont toujours en débandades du fait des hostilités entre les FARDC et les groupes armés du M23 toujours actifs, chose qui ne peut pas favoriser la bonne tenue des élections. A cette épineuse question, le PDG Alexis Mutanda pense que l’insécurité à l’Est de la République existe il y a de cela 20 ans avec plusieurs groupes armés et que même avant d’aller aux élections de 2018, nous avions ce même problème à l’Est en en Ituri et cela n’a jamais empêché la CENI d’organiser les élections.
Il a également fait savoir que la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI) a, dans le document qu’elle a publié, relevé toutes ces contraintes liées à l’organisation de ces élections, notamment le problème sécuritaire. « Qui sait si avant décembre 2023 l’Est de la République sera toujours en proie à l’insécurité ? », s’est-t-il posé la question.
Concernant les propos de Paul Kagame sur le Président de la République Félix Tshisekedi, l’ingénieur civil Alexis Mutanda n’y est pas allé par le dos de la cuillère. Cette déclaration, a-t-il dit, fait partie de stratégies du président rwandais qui pensait bien que les congolais réagiraient brutalement contre ses compatriotes vivant au Congo, pour se faire passer en victime comme c’est fût toujours. « Kagame cherche à détourner l’attention du peuple congolais dans l’éradication définitive de l’insécurité dans l’est du Congo ».
Pour rappel, Kagame accuse son homologue de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, d’exploiter une crise violente dans l’Est de son pays pour retarder les élections. Dans un discours d’Etat, Kagame a déclaré que «le monde entier» imputait la responsabilité de la crise au Rwanda, mais que c’était Felix Tshisekedi qui cherchait à tirer profit des violences avant la présidentielle prévue le 20 décembre 2023.
Pour chuter, le PDG Alexis Mutanda a encore une fois invité ses compatriotes à prendre conscience pour défendre leur patrimoine commun qui est la République Démocratique du Congo.
Par Thony Kambila